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Faut-il avoir confiance en soi pour écrire comme sur la soie ?

On a tout écrit ou presque sur la confiance en soi mais, réciproquement, l’acte d’écrire demande à son auteur une grande confiance en lui. L’écriture est et sera toujours à la fois « sujet » et « objet » selon qu’on le place en amont ou aval de ce qui semble couler de source. Ne l’oublions jamais, l’écriture, la vraie, pas celle de lettres de relance, est un vrai don de soi. Et se livrer à des inconnus qu’on ne croisera peut-être jamais de sa vie, exige une sacrée dose d’assurance… ou bien vous la procurera.

Qu’appelle-t-on « confiance en soi » ?

Tout comme on peut avoir confiance ou, au contraire, douter des autres et de leurs promesses, chaque individu aura une confiance relative envers lui-même selon le degré d’estime qu’il s’accorde. Il peut paraître étrange de ne pas « se croire » soi-même, de douter de ses propres engagements, des promesses que l’on se fait en sachant qu’on ne les tiendra jamais. Tout est question d’estime de soi et bon nombre de personnes se dévalorisent, se rabaissent, se considèrent en leur for intérieur n’être digne d’aucune confiance… au point de ne s’accorder aucun crédit personnel et, partant de là, de ne jamais prendre aucun engagement.

Porte close, sans confiance en soi

Toujours porte close, chez Monsieur Dubit Atif 🙂

Combien de personnes autour de vous ne se lancent jamais dans des projets auxquels ils semblent pourtant si attachés, comme autant de rêves inaccessibles ? Ils partent vaincus, se convainquant qu’ils n’y arriveront jamais… Ou plutôt, ils « ne partent pas », ils restent là, les bras ballants. Le manque de confiance en soi est un géant qui terrasse les plus grandes ambitions humaines.

La confiance en soi comme prérequis ?

Alors qui sont ces écrivains célèbres adulés par un lectorat totalement conquis ? Des personnalités flamboyantes affichant une confiance en eux démesurée ? Des individus sûrs d’eux, n’ayant peur de rien, sachant tout planifier avec une certitude absolue, capables de vous donner, à la virgule près, le taux de progression de leur fan-club ?

Il n’en est rien ! Bien sûr, vous trouverez parmi les ténors des auteurs arrogants dont la confiance en soi déborde à en donner la nausée, mais ils font exception, car les auteurs sont très souvent des individus sensibles, troublés, pratiquant la remise en question permanente comme une profession de foi. Les auteurs qui doutent d’eux sont légion ce qui participe d’ailleurs à cette légende de l’écrivain malheureux. Mais comment font-ils pour se livrer au monde s’ils sont si farouches ?

« Je suis timide, mais je me soigne », voilà sans doute leur secret. Le meilleur moyen de combattre une phobie n’est-il pas de tout simplement se jeter à l’eau ? Comme ces artistes, acteurs ou chanteurs, qui face à des millions de fans vous apprennent au détour d’une interview qu’en réalité, ils sont hyper timides à en crever. Paradoxal, n’est-il pas ?

Chercher la confiance en soi

Combien de fois ai-je entendu, lors d’ateliers d’écriture, des participants dire qu’ils n’osaient pas se faire lire  ? Il leur faut parfois déjà tant de courage pour écrire, il ne leur en reste plus une goutte pour se soumettre au regard des autres. Pourquoi ? Parce qu’ils estiment ne pas être à la hauteur, ils se croient trop nuls, ou simplement amateurs, indignes de passer sous les yeux d’un lecteur averti. Pourtant les petits bijoux que j’ai eu l’occasion de lire après avoir livré un vrai combat pour que leurs auteurs les laissent en pâture ne manquent pas. Le contraste est toujours saisissant entre la création et ce que son auteur en dit. Une chose est sûre :

Le manque de confiance en soi n’est pas du tout vendeur.

Une grande partie du travail d’animateur est d’aider l’auteur en devenir à trouver assez de confiance au fond de lui pour oser franchir des étapes successives. La première, écrire, est généralement déjà franchie puisqu’il vient en atelier pour cela, à de rares exceptions près, tant il est vrai que j’ai déjà rencontré des spécimens qui n’écrivent pas une ligne durant toute la séance. La seconde phase est plus ardue : se laisser lire par les autres participants. On peut opter pour des approches différentes : la mise en valeur… risquée si on n’a pas encore lu; ironiser en prétextant que les autres participants sont de toute façon aussi nuls que lui… au risque d’enfoncer les autres dans leur timidité; en dédramatisant la chose et rationalisant la démarche (il est venu pour ça, non ?), en cadrant bien le rôle de la lecture, d’apporter des éléments constructifs et pas pour porter un jugement sur la personne.

Bref, un peu de doigté saupoudré d’un minimum de psychologie et beaucoup de bon sens pour faire surgir de l’intérieur le peu confiance en soi à cultiver. Sauf accident majeur, chaque étape franchie permettra naturellement à l’auteur de se sentir plus en confiance. Écrire d’abord, ensuite être lu par des personnes proches; puis par des tiers, par exemple en atelier; ensuite encore sur des sites d’amateurs de lecture; pour finir en beauté par la publication d’un livre… et si tout se passe bien, un best-seller 😉

Gagner confiance en soi par le regard des autres

Gagner confiance en soi par le regard des autres

Pour augmenter sa confiance en soi, le regard des autres sera souvent un ciment permettant de faire tenir ensemble les briques de son image de soi. Cette méthode fonctionne par paliers, mais elle a un inconvénient : elle dépend des autres et si ces derniers ont parfois un regard défavorable, cela peut avoir un effet dévastateur. Combien de personnes vivent un blocage à l’écriture parce qu’une seule fois dans leur vie, quelqu’un les a vivement critiqués ou s’est moqué de leurs écrits ? Cela peut-être extrêmement douloureux et provoquer un repli sur soi handicapant.

Comment diable s’en sortir, retrouver sa confiance en soi sans dépendre du regard des autres ?

Bâtir une nouvelle confiance en soi

Retrouver une confiance en soi peut passer par le regard des autres, comme vu plus haut, mais avec tous les risques liés à cette dépendance. Et franchement, n’aimeriez-vous pas être totalement indépendant, pouvoir ne compter que sur vous-même pour vous sentir à l’aise ?

Se bâtir une nouvelle confiance en soi passe par le regard… non plus des autres, mais le sien ! Oui, le regard bienveillant que l’on porte sur soi-même est la seule façon de gagner confiance sans dépendre des autres. Et comment peut-on obtenir ce regard bienveillant alors même que l’on se sent si nul ?

Cela passe par deux notions essentielles :

1) Savoir qui on est
2) Être sincère

Savoir qui on est vraiment, cela peut sembler trivial, et pourtant combien sommes-nous à nous présenter tel que nous sommes vraiment ? Bien sûr, il y a les conventions, la politesse, certaines règles à suivre lorsque l’on vit en société. Ce n’est pas de cela que je parle. J’évoque ici le faux self cette personnalité factice, ce rôle que l’on endosse chaque jour pour s’intégrer parmi les autres parce que l’on pense que ce costume reflète ce qu’ils attendent de nous.

Tout ce que l’on obtient, à porter le costume d’un autre, c’est un air mal fagoté, un sentiment de manque de liberté de mouvement. À constamment se regarder faire en adéquation avec l’image fausse que l’on veut donner, il est impossible de se sentir à l’aise. Pire : On se ment à soi-même ! Alors comment voudriez-vous, dans ces circonstances, avoir confiance en vous ? Mission impossible !

La confiance en soi impossible caché derrière un masque.

Quel est votre vrai visage, derrière ce masque ?

Alors bas-les-masques ! Soyez vous même et, avant toutes choses, sachez qui vous êtes, quelles sont vos valeurs, ce qui vous intéresse, vous émeut ? De quoi vous fichez-vous éperdument ? Qu’est-ce qui vous fait vibrer ? Quels sont les gens qui vous ennuient, ceux qui vous font frémir ? Sachez qui vous êtes, comment vous fonctionnez, connaissez vos défauts, vos qualités. Et après ?

La sincérité ! Soyez vous-même. Agissez comme vous êtes et pas comme vous pensez que les autres le veulent. Dites ce que vous pensez et pas ce que les autres veulent entendre. Affichez vos opinions et non celles qui répondent hypocritement au politiquement correct. En un mot comme en cent, soyez sincère !
La sincérité se repère à des kilomètres. C’est valable dans tous les aspects de votre vie, et aussi particulièrement dans votre écriture. Pourquoi ? Parce que les paroles s’envolent, mais les écrits restent.

  • Que viens-tu de dire ? Mais non, tu as mal entendu, c’est un malentendu.
  • Qu’as-tu écrit là ? Mais non, tu as mal lu… Enfin oui, tu as raison, je l’ai écrit.

Écrire par la bouche d’un autre ne dupera personne. Le côté artificiel ne plaira pas et vous ne constituerez pas facilement votre fan-club. Mais écrivez tel que vous êtes, avec toute la sincérité dont vous êtes capable et vous obtiendrez en retour des réactions sincères, quelle soient positive ou non. Car il y aura aussi de sincères désapprobations, mais qu’importe puisque ce sera justifié.

« Il vaut mieux être détesté pour ce que tu es, plutôt qu’être aimé pour ce que tu n’es pas. »
Kurt Cobain

Le fin du fin, c’est que partant de l’idée que seul votre propre regard a de l’importance pour vous construire, votre sincérité vous vaudra rapidement un regard positif des autres… Tout bénéfice pour encore renforcer la confiance en soi. La boucle est bouclée.  🙂

P.-S. Cet article participe au carnaval d’articles organisé par le blog ex-timide sur le thème de la confiance en soi.

Et vous, cher lecteur ? Êtes-vous vous-même ? Avez-vous le sentiment de savoir qui vous êtes ? Et que pensez-vous de cette idée de se montrer avec sincérité pour renforcer sa confiance en soi ?

Nos belles nouvelles pour le Nobel ?

L’information n’aura échappé à personne, le prix Nobel de Littérature 2013 a été attribué à Alice Munro, auteure canadienne, décrite comme la reine des nouvelles, genre littéraire trop souvent négligé par nombre de lecteurs. Analyse de cette nouvelle qui donne enfin ses lettres de noblesse à tant de pépites littéraires. Car ce n’est évidemment pas tant de la lauréate du Nobel que je vais parler, mais bien du genre littéraire qu’elle affectionne tant. Lire la suite »

Les écrivains sont-ils tous malheureux ?

Posée comme cela, en titre, la question des malheureux écrivains peut prendre deux sens distincts, selon que l’on mette ou pas la charrue avant les boeufs. Lien direct de cause à effet ou son contraire, la question ovoïdo-gallinacée (1) du triste destin de ceux qui écrivent laisse songeur. Pour le bien-être de ces malheureux que nous affectionnons tant, au point de vouloir être des leurs, creusons, non pas la tombe, mais le sujet hautement existentiel afin d’en conjurer le sort. Lire la suite »

Publier en ligne – Partie 2 – Un mode de publication avantageux

La publication en ligne est la plus souple des formules de publications. Elle offre de nombreux avantages, mais on peut aussi lui attribuer des inconvénients majeurs. Qu’en est-il vraiment ? Les inconvénients font-ils vraiment partie de la méthode elle-même, ou seulement de ce qu’on a l’habitude d’en faire ?

Placer son texte sur un site est un acte techniquement très différent de la publication d’un livre en papier. Pourtant, dans les deux cas, vous mettez votre oeuvre en pâture aux lecteurs de passage qui, en parfaits inconnus, jugeront votre travail en toute objectivité. Lire la suite »

Publier en ligne – Partie 1 – Un choix pour vos textes ?

La publication en ligne est la première des options envisageables pour donner de la visibilité à vos oeuvres. Accessible, facile, peu coûteuse et même souvent gratuite, elle sera la première marche de l’escalier vous menant à la gloire, celle-ci n’étant cependant jamais garantie, car nombreux sont ceux qui négligeront les marches suivantes.

Publier en ligne est l’option de premier choix… en jouant sur les mots, bien sûr, car si « premier choix » exprime communément le « meilleur choix » possible, le but ultime à choisir, l’option souhaitée et convoitée par tous, j’exprime ici le fait que pour un débutant, le « seul choix » s’offrant à lui sera sans doute celui-là.

Si au début d’une aventure, une seule voie se présente à vous, il s’agit bien d’un premier choix, n’est-ce pas ? 😉 Lire la suite »

Le livre, brique de papier pour construire son oeuvre – Partie 2

Comme nous l’avons vu dans la première partie, dans sa classique version papier, le livre incarne depuis des siècles le savoir et la sagesse de l’humanité. Mais ce fardeau n’existe que par la confusion faite entre le message écrit et son valeureux support. Si l’on fait abstraction de cette confusion apparente, le livre papier reste-t-il malgré tout le média de diffusion de premier choix ?

Partant du constat que presque 100 % des écrivains préfèrent ce format, et que de 80 à 90 % des lecteurs le plébiscitent (certaines études ont montré que 78 à 90 % des Français déclarent qu’ils ne liront jamais de livre numérique), pourquoi se poser encore des questions sur le choix de diffusion ? Lire la suite »

Le livre, brique de papier pour construire son oeuvre – Partie 1

Le bon vieux livre en papier, plein de pages couvertes de lettres dans un ordre savant prenant tout son sens lorsqu’on les lit en séquence ! Ce bon vieux livre, aucun écrivain, amateur ou professionnel, ne voudrait passer à côté. Il est la pierre angulaire de la construction d’une oeuvre littéraire et toutes ces briques de papier de tous les écrivains réunis bâtissent une cathédrale du savoir humain.

J’ai interrogé des auteurs, des écrivains amateurs, et même des éditeurs et le résultat est sans appel : malgré l’émergence de nombreuses alternatives plus virtuelles, la préférence indéfectible pour le livre papier est pratiquement unanime. Les quelques rares exceptions ne le sont qu’à moitié, car les adeptes de la lecture sur tablette ne le font que dans des circonstances bien précises, et disent revenir avec plaisir au livre si le choix leur est donné. Lire la suite »

Écriture – Stephen king nous écrit sur l’écrit

Dans la recherche de l’excellence, quel que soit le domaine concerné, il est toujours bon d’analyser le parcours de ceux qui nous ont précédés, et parmi eux, de choisir les meilleurs. Décortiquer le cursus des grands hommes, des champions, des as de tous poils nous apprend énormément de choses, et cela nous incite à avancer, progresser.

Dans le monde littéraire, on ne répétera jamais assez que pour bien écrire, il faut d’abord lire, lire, lire… Si en plus, vous lisez un ouvrage écrit par un maître du genre, qui vous dispense ses conseils, vous ferez d’une pierre trois coups : Lire la suite »

Un livre pour apprendre à « Écrire des dialogues »

Écrire des dialogues, aux éditions Écrire aujourd’hui.

Le livre qui dit tout sur comment Écrire des dialogues
Plus un roman se veut accessible et grand public, plus il fait usage de « dialogues » qui prennent parfois plus de 50% de la surface totale. Lors de ces échanges verbaux, l’auteur cesse de décrire lui-même la scène et laisse parler directement les personnages. Cela relance l’intérêt du lecteur et lui donne l’impression de se trouver au milieu d’un tournage de film. C’est donc un accès direct et plus vivant au déroulement de l’histoire au lieu d’un rapport en différé.

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