Le livre, brique de papier pour construire son oeuvre – Partie 1

Le bon vieux livre en papier, plein de pages couvertes de lettres dans un ordre savant prenant tout son sens lorsqu’on les lit en séquence ! Ce bon vieux livre, aucun écrivain, amateur ou professionnel, ne voudrait passer à côté. Il est la pierre angulaire de la construction d’une oeuvre littéraire et toutes ces briques de papier de tous les écrivains réunis bâtissent une cathédrale du savoir humain.

J’ai interrogé des auteurs, des écrivains amateurs, et même des éditeurs et le résultat est sans appel : malgré l’émergence de nombreuses alternatives plus virtuelles, la préférence indéfectible pour le livre papier est pratiquement unanime. Les quelques rares exceptions ne le sont qu’à moitié, car les adeptes de la lecture sur tablette ne le font que dans des circonstances bien précises, et disent revenir avec plaisir au livre si le choix leur est donné.

Livre papier ou livre physique ? Question de définition

Précisons tout de suite que l’appellation « livre papier » est un abus de langage et nous devrions plutôt parler de « livre matériel » pour insister sur la matérialité physique de l’objet plus que sur le matériau utilisé pour les pages. Certains livres anciens utilisaient le parchemin (peau d’origine animale) ou le papyrus (feuilles fabriquées en compressant des fibres croisées d’une plante appelée « Cyperus papyrus ») ou même des tablettes en bois recouvertes de cire, chez les Romains (pages effaçables et réutilisables !). Nul doute que l’on pourrait imaginer des livres aux pages de plastique ou tout autre matière synthétique, à condition de résoudre l’infernal problème de l’électricité statique qui colle les feuillets.

Notre définition du livre sera donc : assemblage matériel de pages physiques reliées entre elles par un côté, permettant de les feuilleter et servant de support à l’écrit, quel que soit le matériau utilisé.

Cela étant dit, dans l’écrasante majorité des cas, les pages sont bien constituées de papier (fabriqué à partir d’une pâte de fibres végétales), et ce, depuis des siècles et dans toutes les régions du monde.

Les vertus du papier, support de connaissance ?

Petit clin d’oeil à l’histoire : Depuis la nuit des temps, l’arbre représente la sagesse, le savoir humain. Dans la Genèse, à l’origine des trois grandes religions monothéistes, il y avait deux arbres au Jardin d’Éden : l’Arbre de Vie et l’Arbre de la Connaissance et de la Sagesse.

Pour les druides, certains arbres symbolisent la Connaissance, et dans de nombreuses autres traditions à travers le monde, l’arbre est lié à la Sagesse, la Connaissance et au Savoir.

On peut s’interroger sur la signification profonde que cache cette rage humaine à abattre les arbres par milliards pour fabriquer un support destiné à recueillir ces mêmes concepts sous une autre forme. La Sagesse désacralisée et devenue produit de masse…

Le livre n’est pas l’oeuvre, mais son support

Il faut apprendre à dissocier le contenu et le contenant. On l’oublie souvent, mais un texte reste un texte, peu importe le support choisi. Une oeuvre magistrale ne devient pas un scribouilli minable parce qu’on la fige sur un mauvais support. Et une inénarrable histoire à dormir debout ne deviendra pas un best-seller par le simple fait d’en faire un livre papier.

L’auteur écrit un texte, une oeuvre de l’esprit. Cette production intellectuelle peut être diffusée sous des formes très différentes, elle n’en reste pas moins identique à elle-même. Bien sûr, selon le support, le confort de lecture ne sera pas le même. Selon l’endroit ou les circonstances, on utilisera un support plutôt qu’un autre, par exemple écouter un livre audio lors de ses déplacements parce qu’on ne peut tout simplement pas lire en conduisant.

Pourquoi un tel engouement pour ce livre papier qui n’est après tout qu’un récipient ? C’est oublier un peu vite que ce dernier participe aussi à l’expérience de lecture, tout comme une bière sera plus appréciée servie dans un bon verre que dans un gobelet en plastique. Nous sommes définitivement des êtres multisensoriels et pas seulement des esprits. La lecture d’un roman par transmission de pensées n’aura jamais la saveur de ces pages au grain discret, révélé au hasard d’une lumière rasante et sensuel au toucher, l’odeur de l’encre sur ce papier bouffant ivoire, le bruit feutré de la page qui tourne.

Le livre n’a pas fini de nous séduire, pour notre plus grand plaisir… (à suivre, dès demain)

Où en sommes-nous dans notre série d’articles ?

Série « Publier sous quelle forme ? »

Introduction : (12/11/2012)
Le livre papier : (le présent article – Partie 1)
Publier en ligne
L’eBook sous toutes ses formes
L’ePub sous toutes ses formes
Les médias pour textes courts
Synthèse : comment faire votre choix ?

À demain pour la seconde partie

Je vous invite à me dire dans les commentaires si vous avez pleine conscience de la nuance entre l’oeuvre et son contenant et si, de votre point de vue, la forme finale de l’oeuvre a de l’importance.

  1. Belle métaphore, celle entre un arbre et un livre.
    Les deux sont liés à la connaissance.

    Entre « beaux » livres, terme souvent employé pour désigner l’objet, et la qualité du contenu, il peut y avoir un monde. Que contient le récipient, est la question première que l’on devrait se poser.

  2. Thierry, la qualité des premiers billets que je viens de lire va faire de moi un lecteur régulier de ce blog.

    Car j’aime les mots, les idées, et l’alchimie entre les uns et les autres.

    J’attends donc la suite du « plan en 7 points » avec le plus grand intérêt.

    Et m’inscris à ta Newsletter.
    Bien cordialement.

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