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Des mots pour donner un sens à la vie

Quel est le sens de la vie ?

Voilà une question que se posent des millions d’humains depuis la nuit des temps. Question que j’ai posée à ma mère, à peine haut comme trois pommes (moi, pas elle, bien sûr).

Les mathématiciens vous répondront peut-être « vertical » ou « horizontal », voire « oblique ». Réponse insensée, évidemment. Les biologistes rectifieront certainement, arguant que chercher un sens à la vie n’a aucun sens puisque les êtres vivants évolués en ont cinq. Ils seront très vite contredits par les parapsychologues leur rappelant que le plus important n’est autre que le sixième sens. Mais tous auront beau remuer vos neurones en tous sens, ils ne satisferont pas à cette question résolument sans réponse :

La vie, la naissance, les frustrations, la maladie, pour finir par la mort… Ça rime à quoi, tout ça ?

Une vie a sens unique ?

C’est sans doute la meilleure question en l’absence de réponse à la première. Peut-on légitimement imaginer que la vie, votre vie, la mienne, celle de chacun ait un seul sens, un but ultime, caché, identique pour tous ? Et là, j’entends la rumeur qui gronde : « On n’arrive déjà pas à trouver un sens à la vie, alors s’il faut se mettre à en trouver plusieurs, on n’est pas couchés »

C’est oublier un petit détail important. Si personne n’a jamais découvert le sens de la vie, c’est sans doute parce qu’elle n’en a aucun. Les humains, ne faisant généralement rien pour rien, peuvent difficilement imaginer que ce qui est puisse être le pur fruit du hasard. Aucun plan, aucune raison, aucune route prédéfinie. Une lente évolution chaotique de plus en plus complexe, une suite d’individus nés par accident, vivant par habitude et mourant d’ennui. 

Parachutés sur cette terre, sans plan d’action ni mode d’emploi. Débrouillez-vous, faites au mieux, vous avez carte blanche. Mais le compteur tourne. Le temps de comprendre qu’aucune entité supérieure n’attend rien de vous (bien que nombreux sont ceux qui le croiront toute leur vie) une bonne partie de votre capital temps sera consommé.

Le sens de la vie Encre de chine de Henri Decoster

La « vie »
Encre de chine de Henri Decoster

Réveillez vos sens… pour éveiller votre vie.

Bon, puisque vous êtes là et que ça ne durera pas éternellement, autant faire quelque chose pour que cet incroyable séjour parmi les vivants pensants vous soit des plus agréables. Et si vous cherchez un sens à votre vie, il va falloir le créer vous-même. 

Chance, nous ne sommes pas seuls à être seuls. Les autres aussi. Et là, ça ouvre de belles possibilités pour atténuer cette solitude devant l’immensité de l’Univers. Nous sommes tout petits. Nous sommes un très court instant. Mais nous sommes plusieurs et nous pouvons communiquer. Nous avons inventé le langage pour cela. Les mots qui transportent nos idées, nos sentiments, nos ressentis. Les mots que l’on peut même fixer sur du papier ou d’autres supports, que l’on peut transmettre à d’autres humains par delà le temps et l’espace.

Ouvrons tous nos sens pour capter le monde qui nous entoure. Captons nos sensations dans des mots à destination des autres et de soi-même. Ensuite ? C’est votre propre formule qu’il faudra trouver. Je n’ai pas plus de recette universelle à vous donner que de réponse à la première question de ce texte. Je peux seulement vous donner mon point de vue, un exemple parmi des milliers d’autres.

Les mots sont le sens de ma vie.

J’ai remarqué très tôt l’importance des mots dans ma vie. Les mots ont en sens, qui se déforme, se transforme lorsqu’on les assemble. Les mots expriment les choses les plus simples et les plus complexes, parfois en même temps, dans une lecture à divers degrés. J’ai appris le monde par mes sens, mais aussi par les mots, entendus ici et là, lus dans de nombreux livres que je ne pourrais pas compter. Les mots m’ont apporté une matière, dense, structurée, complexe. Les mots ont un sens, mais modifier leur ordre dans une phrase en change le sens, parfois de manière très subtile.

Je perçois la vie par le crible de mots très variés, et je restitue mes idées par le prisme de mots agencés par leur sens. 

Et dans un jeu de miroirs en abîme, les mots s’emboitent les uns dans les autres, telles les idées qu’ils transportent. Comme le motif répété à l’infini d’une équation fractale, les mots, les phrases et idées se confondent et se renforcent, au point de ne plus pouvoir distinguer contenu et contenant. 

Je donne un sens à ma vie en écrivant des histoires… des histoires qui donnent un sens à la vie de mes personnages… par le biais de sens donné à des mots… qui expriment les idées que j’ai de ce monde… monde que j’ai appris par le biais de mes sens… et de mots porteurs de sens. La boucle est bouclée. Il n’y avait pas de sens à la vie, mais je donne un sens à la mienne en jetant des mots en tous sens… dans un chaos apparent… qui n’a peut-être de sens que pour moi.

Trop de sens donné aux mots ?

Peut-être vous direz-vous que je donne trop de poids aux mots, un sens trop fondamental. Les mots précèdent pourtant l’action. Notre monde ne serait pas ce qu’il est sans les mots. Le langage nous définit, nous permet d’interagir, d’évoluer, de communiquer, de faire… Ce dernier point est essentiel. L’action ! Le mot d’action est le verbe… 

« Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu. »

Que l’on analyse cette phrase d’un point de vue religieux, sémantique ou psychologique, la force du verbe, donc d’un mot, apparaît ici dans toute sa splendeur. Et ceux qui croient en une entité supérieure rejoignent alors ceux qui n’y croient pas pour reconnaître aux mots un réel pouvoir créateur de sens… Le sens, de la vie !

Un échange dans les deux sens.

J’écris pour moi, mais aussi pour vous, écrivez pour moi. Utilisons les mots pour soigner nos maux (même si je ne suis pas un écrivain malheureux). Je lis des livres auxquels leurs auteurs ont donné un sens. J’écris des histoires pour les livrer à d’autres qui y trouveront un sens. À votre tour, écrivez votre vie, celles des autres, celles de ceux qui n’existent même pas. Donnez-moi votre sens de la vie et vous modifierez sans doute le mien, comme le mien aura laissé son empreinte sur le vôtre. Tous nos sens aux aguets, nous créerons alors un labyrinthe magnifique de sens divers, pour aboutir un jour à un sens commun, qui peut-être ressemblera à la réponse à la principale question.

Et si tout ceci n’est que futilité, de nos micro-existences révolues, ne restera peut-être que cet humble témoignage de notre sursaut de vie. Même si ce n’est qu’une contrainte pour libérer votre créativité. Si les mots nous rendent vivants, perpétuons cette vie en l’écrivant, gravons dans la pierre le sens de nos vies qui s’échappent, comme témoignage pour les suivants qui, à leur tour, chercheront un sens à la leur. Un peu comme le message « I was here » tagué sur un mur à la va-vite.

Inutile et vain ? Peut-être. Mais faute de mieux, puisque tout est éphémère…

Cet article participe au carnaval d’articles « Comment donner du sens à sa vie » du site http://developpementpersonnel.org, organisé par Jean-Louis du site http://mavieenmains.com

 

Et vous ? Quelle pulsion vous pousse à écrire ? Est-ce pour chercher la réponse ? Pour trouver un sens à votre vie ? Ou pour la livrer aux autres si vous l’avez trouvé ? Et si ce n’est pas cela, dites-moi dans les commentaires ce qui donne un sens à votre vie ?

C’est quoi, la bonne longueur ?

Cela faisait déjà deux heures que je me laissais bercer par le roulis de ce train mesurant la longueur des rails à travers la campagne française… Je voyais défiler le paysage et cela m’a soudain rappelé deux choses : un petit texte assez spécial (nous y reviendrons d’ici peu) qui décrivait ce genre de voyage, mais aussi cette éternelle question qui germe dans l’esprit de chaque auteur à l’un ou l’autre moment de sa vie : quelle est la bonne longueur ? Non ! Je vous vois venir ! Il n’est pas question de cela ! Lire la suite »

Quel temps fait-il dans votre histoire ?

Il y a un temps pour tout, dit l’adage, et c’est bien vrai qu’il existe un temps pour chaque usage, chaque situation, chaque perspective que l’on veut donner à une histoire. Nous sommes tous des passagers du temps, et si nous pouvons nous déplacer à loisir dans les trois dimensions spatiales, en faisant quand même attention à ne pas nous casser la figure en prenant de la hauteur sans filet 😉 ), nous ne sommes qu’un passager bien passif dans le train du temps qui file inexorablement sans conducteur. Pas de retour possible, impossible de prendre de l’avance, nous nous déplaçons sans aucun contrôle sur la ligne du temps, depuis notre naissance, jusqu’à notre ultime fin (pléonasme conscient, mais le fin du fin, n’est-ce pas la fin de la fin ?).

L’esprit, voyageur du temps

L'engrenage inéluctable du temps

L’engrenage inéluctable du temps

Si nos pauvres corps fragiles sont enchaînés à leur destin qui file, nos esprits, eux, ont le pouvoir de se déchaîner et de s’envoler vers de nouvelles perspectives ou de se réfugier dans nos souvenirs… même si techniquement parlant, notre vision du futur n’est qu’une extrapolation plus ou moins sensée de nos expériences passées dont nous devrions plus souvent tenir compte ce qui nous éviterait de reproduire les mêmes erreurs. Lire la suite »

Comment vous libérer l’esprit par les contraintes ?

 

L'angoissant syndrome de la page blanche

Le syndrome de la page blanche

Vous êtes en panne sèche ? L’inspiration ne vient pas ? Vous aimez écrire, mais vous ne savez pas par où commencer ?

C’est une situation très commune, et si elle est partagée par autant de monde depuis la nuit des temps, on peut se demander pourquoi le remède n’est pas lui aussi universellement connu. Bien entendu, les sources du « syndrome de la page blanche » sont infiniment variées, depuis le simple manque de technique jusqu’à la profonde blessure psychologique de l’enfance. Mais toutes ces sources se rejoignent en un fleuve unique qui se jette à l’embouchure de votre mer d’angoisse… Un espace infini.

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