Cruel dilemme pour l’écrivain : livre réel ou virtuel ?

Avant d’arriver au but ultime de publier son livre, l’écrivain aura déjà bravé de nombreux périls. Et victorieux d’être passé au travers de tous les obstacles, il n’est pas encore temps de se reposer. Un grave choix se pose alors à lui : sous quelle forme publier son oeuvre ?

Il fut un temps où les très rares écrivains n’avaient guère le choix et ne pouvaient opter que pour la fabrication de livres bien réels. Mais la donne a changé, les technologies sont passées par là et il peut être aujourd’hui très difficile de s’y retrouver.

Si ce choix cornélien peut sembler angoissant, il ne doit pas cacher une réalité très favorable pour les débutants : la pléthore de formats et la très large diffusion donnent bien plus de chance qu’autrefois d’être parmi les élus. Revers de la médaille, dans une offre gargantuesque, parfois peu digeste, il n’est pas simple de tirer son épingle du jeu.

Une analyse en 7 étapes des formats de diffusion.

Quelques livres brochés

Le livre, support de la pensée

Le présent billet est l’introduction à une série de 7 articles où j’analyserai dans le détail les différentes possibilités de diffusion d’une oeuvre, avec les avantages et inconvénients de chaque formule. Certaines formes auront certes une préférence de tous, ou presque, comme le livre papier, broché, vrai objet de culte, qui depuis des siècles transmet le savoir humain. Pourtant, certains analystes prédisent sa disparition, un peu trop rapidement à mon avis, mais une diminution de l’offre semble pourtant inéluctable au profit des autres déclinaisons.

À l’opposé, on trouve la publication online (en ligne), l’oeuvre ne pouvant être consultée que sur un dispositif de lecture (ordinateur, smartphone, tablette…) accédant à l’information sur un serveur distant.

Logo officiel de l'ePub

Logo officiel de l’ePub

Entre les deux, le livre numérique, sous un nombre croissant de formats, du traditionnel e-book, nom ronflant cachant en général un simple fichier PDF, au dernier standard ePub, pas si standard que cela au vu de ses déclinaisons propriétaires des différents diffuseurs.

Pour terminer cette série j’évoquerai les alternatives pour textes courts (nouvelles, essais, articles…) édités dans des fanzines, magazines, revues de tous horizons, en édition papier ou électronique (rebelotte).

Belle offre de formats mais quid des aspects financiers ?

Dans une série d’articles ultérieure, j’aborderai transversalement les notions d’édition à compte d’auteur, à l’opposé de celle à compte d’éditeur, et tous les états intermédiaires. Car bien évidemment, chaque format implique un investissement différent, le prix diminuant vite sur le chemin du réel au virtuel. Cet autre dossier vous donnera les moyens d’éviter les écueils pour financer vos recueils.

Voilà donc pour cette introduction, le plan de notre série d’articles se présentant comme suit :

Série « Publier sous quelle forme ? »

  1. Introduction : (le présent billet)
  2. Le livre papier : Partie 1 – Partie 2
  3. Publier en ligne
  4. L’eBook sous toutes ses formes
  5. L’ePub sous toutes ses formes
  6. Les médias pour textes courts
  7. Synthèse : comment faire votre choix ?

Au terme de ces articles, vous disposerez d’un dossier complet pour vous guider dans le choix de diffusion le plus adapté à vos besoins.

À bientôt pour notre premier thème : Le livre papier

En attendant, je vous invite à indiquer dans vos commentaires le ou les formats qui ont votre préférence et pour quelle raison.

  1. Personnellement, j’aime encore avoir un bon livre en papier entre les mains. Le contact d’un livre a ce côté vivant que je ne retrouve pas en lecture sur écran.
    Par contre, j’ai pu apprécier l’utilisation d’un ePub sur un iPad pour un manuel technique. Dans ce cas, on n’est plus dans le simple agrément de lecture… On lit « utile » et les facilités de recherche par mots-clefs sont indispensables.

    • Merci Sylvain pour cette remarque pertinente.
      Un annuaire, une encyclopédie, un dictionnaire, un manuel technique, etc. Il existait une multitude de livres qui attendaient impatiemment un format plus interactif pour deux raisons majeures :
      1) Mises à jour trop fréquentes : un annuaire est déjà obsolète à l’impression.
      2) Nécessité de naviguer dans la structure, facilitée par les mots-clefs, l’accès direct à la bonne page, etc.

      Au contraire du roman qui connaît rarement des mises à jour et qui se lit au fil des pages, de préférence dans l’ordre des numéros 😉

  2. La vente par correspondance n’a pas tué le commerce, l’e-commerce n’a pas tué la vente par correspondance. L’offre s’élargit, des plumes se perdent. Pour les personnes kinesthésiques qui aiment toucher, palper le livre, le papier restera incontournable. Longtemps. D’accord avec Sylvain sur la lecture « utile » cela dit ! Merci Thierry. J’ai hâte de lire la suite…

    • Merci Fabian de rappeler cette vérité universelle. Internet n’a pas tué la télévision, qui n’a jamais remplacé le cinéma, qui lui-même n’est jamais venu à bout du théâtre. L’offre se diversifie, les parts de marché s’équilibrent, mais chaque mode de consommation perdure.
      Le livre a encore de beaux jours devant lui. Heureusement 🙂

  3. Avoir du choix ne peut être que salutaire. Je rejoins tout à fait les commentaires précédents. Tous les moyens sont bons s’ils permettent d’atteindre le but.

    L’obstacle principal que rencontre un écrivain, ce n’est pas celui d’écrire, mais comment diffuser les fruits de sa plume ? Tout le monde n’a pas un oncle sur une chaîne de télé, alors les moyens s’imposent (au pluriel tout de même) d’eux-mêmes.

    Un « beau » livre se doit d’être en papier, exception faite pour les ouvrages à usage limité dans le temps : annuaires, livres techniques, etc., car ils sont du domaine évolutif.

    Débutant, inconnu donc, talentueux ou pas, un écrivain risque de passer plus de temps à réfléchir sur l’avenir de son oeuvre (impression, diffusion…) au détriment de l’écriture. Et lorsqu’on a les poches trouées, le choix est d’autant plus vite fait.

    • Le marché de l’écrit va très certainement se répartir dans des niches spécialisées, à chaque usage, son format privilégié.

      Avec les deux faces d’une même médaille :
      Avers, les débutants auront plus d’opportunités.
      Revers, il sera peut-être plus difficile de sortir d’une niche pour en conquérir d’autres.

  4. Merci pour cette excellente introduction, j’ai hâte de lire les prochains chapitres !
    Mon avis est qu’aujourd’hui, un auteur ne peut faire l’impasse ni sur la version imprimée de son livre, ni sur la version numérique, qui toutes deux sont complémentaires, et permettent de satisfaire l’ensemble du public. Le livre imprimé existera toujours, et le livre numérique n’en est qu’à ses débuts.
    Faire l’impasse sur une de ces versions pour publier son livre est un sérieux handicap en termes de ventes.
    A bientôt, Fred

    • Tu pointes du doigt la réponse à la question volontairement fermée et tu prends de l’avance sur mon dossier publication.
      Bien vu. 🙂
      Faut-il choisir le livre papier ou numérique ?
      Et pourquoi pas les deux ?

  5. Je débute. Étant maintenant en retraite j’ai envie d’écrire. J’ai été contraint de refouler cette envie car je n’avais pas le temps. Je me pose cependant deux questions:
    1/ Victime de la « méthode globale » comment me faire corriger par des gens compétents?
    2/ Comment avoir la garantie que votre « oeuvre » ne risque pas d’être « volée » et éditée par un pirate, en son nom?
    Merci

    • Bonjour Patrice,

      1) Que l’apprentissage se fasse par la méthode globale, sans égard pour les détails de structure ou à l’opposé, par l’étude de règles progressives insipides, sans vue d’ensemble de l’objectif à atteindre, dans tous les cas, il faut apprendre à compléter son cursus par l’apprentissage personnel et l’expérience.
      C’est en forgeant qu’on apprend à devenir forgeron et rien ne remplacera l’expérimentation pour se faire la main, quelle que soit la discipline envisagée.

      Quel que soit son niveau ou son parcours, chaque auteur débutant peut trouver une aide adaptée via diverses ressources : Blogs (comme ici), ateliers d’écriture, cours particuliers, etc.
      Pour avoir animé des ateliers dans des classes à discrimination positive, je peux affirmer qu’il est possible de faire progresser et de susciter la créativité même chez des personnes rencontrant d’énormes difficultés face à l’écrit.

      2) Publier une oeuvre en ligne est à la fois un risque et son remède contre le plagiat. Bien sûr, le texte est accessible, mais la publication à une date donnée et son indexation par les moteurs de recherche constituent une preuve d’antériorité opposable au tiers. Je n’ai pas la place ici pour détailler les aspects techniques, mais j’écrirai un article sur le sujet.

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